Voici les résultats de l’appel à projets « Enfants, jeunes et résilience ». Les 8 projets soutenus sont les suivants :

Voix d’adolescents, une chorale « extraordinaire » de jeunes en situation de handicap – par l’ASBL Chorales Equinox ;
Des jeunes ayant connu la rupture/le décrochage scolaire nous accompagnent, en cocréation, à accompagner des jeunes vulnérables, défavorisés, à se réaccrocher, trouver une perspective et redevenir acteurs de leur vie à la suite de la pandémie – par l’ASBL Odyssée ;
Le laboratoire des lienspar Le Forum – Bruxelles contre les inégalités ;
Les brise-Lames – par la Compagnie Le Zet ;
Un jeune pour un jeune – par l’Hôpital Psychiatrique CUP La Clairière (Vivalia/Pavillon des adolescents) ;
Prendre soin des premiers liens en contexte de précarité : développer des relations sécures pour favoriser la résilience, l’apport du collectif – par APALEM-Seconde Peau ASBL ;
Tribunal des préjugés – par l’ASBL Nighthawks ;
Passerelle – par l’ASBL Passerelle.

Les équipes retenues ont toutes été contactées et les conventions sont en cours d’élaboration, pour un démarrage des projets en janvier 2023. Les courriels vers les équipes non-retenues sont également partis. Si, à ce jour, vous n’avez toujours pas reçu votre réponse, n’hésitez pas à nous demander de vous la retransférer (info@fondshoutman.be).

Rappel du contexte de l'appel à projets

Après 2 ans de crise sanitaire, il n’existe plus un enfant, plus un jeune, plus une famille en Fédération Wallonie-Bruxelles qui n’ait été touchée, de près ou de loin, par la pandémie.
Pour les enfants et les jeunes, les domaines concernés sont nombreux : participation, information (notamment l’information adaptée), santé (y compris santé mentale), éducation, loisirs,
activités sportives, artistiques et culturelles (dont activités extrascolaires) … Les groupes dits vulnérables ont été encore plus affectés (enfants en situation de pauvreté, enfants victimes de violences, enfants de parents détenus, enfants placés, enfants migrants et/ou réfugiés, enfants porteurs d’un handicap, enfants en conflit avec la loi, petite enfance (1) …) « Beaucoup d’enfants sont en proie à la tristesse, à la souffrance ou à l’anxiété. Certains se demandent ce qu’il adviendra de ce monde et quelle place leur sera réservée. (…) En réalité, la pandémie de COVID-19 ne représente que la partie immergée de l’iceberg que constituent les problèmes de santé mentale chez les enfants et les jeunes. Or, nous ignorons cet iceberg depuis trop longtemps. (…) Nous devons écouter les jeunes qui, partout dans le monde, font de plus en plus entendre leur voix et nous exhortent à agir. » (2)

Le Fonds Houtman est préoccupé par la dégradation de la santé mentale des enfants et des jeunes, telle que mise en évidence par différents organismes et rapports (3). Plus globalement, en Europe, en 2019, selon un rapport UNICEF, 16,3 % des adolescents âgés de 10 à 19 ans sont atteints d’un trouble mental diagnostiqué aux termes de la définition de l’OMS. En Belgique : 16,3 % également (16 % des filles et 16,6 % des garçons). En 2019, l’anxiété et la dépression représentaient 55 % des troubles mentaux chez les adolescents de 10 à 19 ans. Partant de ce double constat alarmant/inquiétant (à la fois conjoncturel et structurel), le Fonds souhaite s’intéresser par cet appel aux questions de santé mentale au sens large (incluant aussi la détresse, le mal-être, etc.). Dans l’environnement des enfants et des jeunes, où de nombreux facteurs de risque doivent être pris en compte, il semble essentiel de favoriser au maximum les facteurs de protection et de prévention. Parmi ces derniers, le développement d’environnements collectifs bientraitants et d’une culture favorisant la résilience (4) retiennent plus particulièrement l’attention du Fonds. Sur le terrain, cette situation inédite liée à la pandémie, qui a remis au premier plan de nombreuses inquiétudes sur l’avenir, a suscité des initiatives intéressantes, originales et solidaires, bénéfiques pour les enfants et les jeunes. Quelles sont ces initiatives ? Que peut-on en retenir ? Quelles solutions ont été imaginées (et dans quelles conditions) pour permettre aux enfants et aux jeunes de se projeter et de participer à la création d’un futur meilleur ?
Le Fonds Houtman lance aujourd’hui un appel à toutes ces initiatives, nées ou réinventées en faveur d’un mieux-être des enfants et des jeunes et promouvant leur participation effective à la construction d’un avenir en commun. Un budget global de 150.000 € sera réparti entre différentes actions.

(1) Voir notamment les analyses de la CODE à ce sujet : https://www.lacode.be/nos-publications.html ; celles du DGDE : http://www.dgde.cfwb.be/index.php?id=2160 ; et l’article « Pandémie : une jeunesse de plus en plus déboussolée », Julien Marteleur, journal « En Marche », 26 janvier 2022 https://www.enmarche.be/sante/sante-mentale/pandemie-une-jeunesse-de-plus-en-plus-deboussolee.htm).

(2) Avant-propos (par Henrietta H. Fore) du résumé analytique « La situation des enfants dans le monde 2021 – Dans ma tête – Promouvoir, protéger et prendre en charge la santé mentale des enfants », UNICEF, octobre 2021. Pour l’ensemble des rapports : La santé mentale des enfants européens s’aggrave | UNICEF Belgique

(3) Ceux de l’UNICEF (voir note 2), mais aussi ceux de l’OMS :
https://www.who.int/teams/mental-health-and-substance-use/data-research/mental-health-atlas

(4) La résilience est « la capacité d’une personne ou d’un groupe à se développer bien, à continuer à se projeter dans l’avenir, en présence d’événements déstabilisants, de conditions de vie difficiles, de traumatismes parfois sévères. » (« La résilience, un regard qui fait vivre », Michel Manciaux, Etudes 2001/10 (tome 395), pages 321 à 330). Définition Larousse : « Aptitude d’un individu à se construire et à vivre de manière satisfaisante en dépit de circonstances traumatiques ». Mais nous pensons ici aussi surtout à sa dimension collective : la résilience communautaire ou collective comme « capacité d’une communauté à continuer à vivre, fonctionner, se développer et s’épanouir après un traumatisme ou une catastrophe » (Wikipédia). Ou encore (traduit de l’anglais) : « La résilience fait référence à la capacité d’un système dynamique à s’adapter avec succès aux perturbations qui menacent la viabilité, le fonctionnement ou le développement de ce système. » (Masten A. S. – Global perspectives on resilience in children and youth – Child Development – 2014a ; 85: 6–20).

(5) Voir à ce sujet la brochure du DGDE : http://www.dgde.cfwb.be/index.php?id=8933, mais aussi le Mémo du Fonds relatif à la participation des enfants et des jeunes .