Après la lutte contre la discrimination en milieu scolaire (2011) et le respect du droit scolaire en faveur des jeunes (2014), le Fonds a lancé en 2015 un nouvel appel intitulé  « Repenser les espaces de récréation : vers l’organisation d’espaces de citoyenneté, d’épanouissement et d’empathie ».

Un nombre record de candidatures (plus de 170 !) ont été transmises au Comité de Sélection du Fonds, qui a retenu in fine 9 projets, soutenus entre fin 2016 et fin 2019 pour un budget global d’un peu plus de 110.000 €.

Vous pouvez également trouver de nombreux outils sur ce thème sur notre page « Ressources ».

Projet 1 : « Be cool @school » - AMO Le Cercle à Ciney

L’objectif principal était le suivant : travailler la thématique du harcèlement en milieu scolaire et favoriser un climat plus serein dans les espaces de récréation et, plus globalement, dans les écoles (région de Ciney), en utilisant la méthode « No blame » (Université de Paix).

Quatre écoles ont bénéficié de l’accompagnement de l’AMO : l’Athénée Royal du Condroz Jules Delot, l’Institut St-Joseph, l’Institut de la Providence et l’école Les Forges.

Dans un premier temps, 4 équipes d’enseignants (1 par école) ont été formées à la méthode. Ensuite, l’AMO a mis en place une série d’animations dans les écoles. Ces animations ont pris des formes variées, en fonction des besoins et des demandes des écoles. Différentes thématiques pouvaient être abordées : harcèlement, cyberharcèlement, rumeur, mécanismes d’étiquetage, importance de l’empathie…

Au total, à retenir :

  • 12 classes couvertes et 37 animations en 2016-2017 ;
  • 6 classes et 12 animations en 2017-2018 (le projet se poursuivant) ;
  • 2 cellules également créées avec des enseignants formés (à l’Athénée Royal Jules Delot – la cellule « Delot’Xygène » – et à la Providence – la cellule « M’harcèl ») ;
  • Des journées à Mozet (pour St-Joseph et Les Forges) pour créer une dynamique de groupe ;
  • Divers autres outils (documents de signalisation des conflits, flyers de présentation des cellules, organisation de conférences à l’attention des parents, etc.).

Les 4 écoles sont aujourd’hui outillées. Elles peuvent poursuivre et transmettre/partager aussi leur expérience. L’AMO reste bien entendu en soutien, en arrière-plan. L’AMO Le Cercle a fêté par ailleurs ses 25 ans en 2018. 25 événements ont été prévus, dont une conférence sur cette thématique.

Projet 2 : « Pas juste des récréations mais des récré-actions ! Pour une cour de récré rêvée pour tous et pour chacun ! » - Ecole communale bilingue de Bois-de-Lessines et son Association des Parents

L’objectif principal de ce projet était le suivant : créer des espaces dédiés à la récré après de gros travaux de construction et de réhabilitation dans les bâtiments scolaires ; mettre en place de multiples et diversifiées bulles d’oxygène pour les élèves, bulles qui feront rimer plaisir avec grandir, découverte de soi et construction de sa relation avec les autres. Autres objectifs énoncés : diminuer le nombre de conflits, favoriser l’empathie et la coopération hors des espaces classes, aider les enfants à trouver leur place au sein d’un groupe, tenir compte de leur personnalité et les aider à mieux définir leurs envies, besoins et caractéristiques propres (= mieux se connaître) tout en découvrant autrui dans la recherche de points communs (et différences par les interactions = mieux connaître les autres).

Le fil conducteur des réaménagements opérés a été la pédagogie des Octofun (cf. Françoise Roemers-Poumay – voir https://octofun.org/). Trois ingrédients principaux :

  • Les intelligences multiples pour ouvrir 8 directions stimulant le potentiel de chacun ;
  • La gestion mentale pour prendre conscience des gestes mentaux nécessaires aux apprentissages et adopter d’emblée la bonne démarche ;
  • La psychologie positive pour identifier ce qui fonctionne bien et viser le bien-être au service du savoir et du savoir-faire.

Et 8 Octofun : Alphafun (linguistique – aime les mots) ; Mathifun (logico-mathématique – aime les nombres et la logique) ; Mélofun (musicale – aime la musique) ; 3DFun (spatiale – aime les images) ; Bodyfun (kinesthésique – aime bouger, toucher, manipuler) ; Vitafun (naturaliste – aime la nature) ; Multifun (interpersonnelle – aime être avec les autres) ; Funégo (intrapersonnelle – aime être seul).

L’idée est vraiment que chacun puisse trouver sa place dans la cour, que les besoins de chacun puissent être rencontrés. En 2 ans, de nombreux objectifs ont été atteints, même si l’équipe a dû renoncer à certains, en postposer d’autres… Toutes les bulles ne sont pas ouvertes en même temps, cela dépend aussi de l’enseignant/de la personne responsable de la surveillance de la cour à ce moment. Près de 40 bulles ont été installées (correspondant aux 8 Octofun) et fonctionnent aujourd’hui, surtout pendant les temps de récré.

Projet 3 : « Mieux vivre ensemble à l’école » - le Centre d’Action Laïque de la Province de Liège

Ce projet avait pour objectif de développer une approche à la fois concrète et réflexive de l’organisation d’espaces de citoyenneté, d’épanouissement et d’empathie au sein de la cour de récréation de l’école communale Morchamps, envisagée comme un lieu de vie.

Le projet s’est divisé en différentes phases :

  • PHASE 1 : il s’agit de favoriser l’émergence des problèmes. Tous les intervenants de l’école sont concernés et invités à participer au constat de départ : élèves, directeur, enseignants, accueillants extrascolaires, … Les parents sont consultés hors du temps scolaire, lors des ateliers « Place aux Parents » dédiés au fonctionnement de l’école. Résultat : parole libérée.
  • PHASE 2 : propositions, auto-construction des solutions par les différents acteurs : comment mieux vivre ensemble dans la diversité ? Résultat : émergence de solutions partagées sous la forme de 20 propositions.
  • PHASE 3 : rendre visibles les solutions partagées, venant de tous les acteurs. Résultat : réalisation et installation de panneaux à destination de la cour de récréation et 15 panneaux de rappel/résumé mis aussi à disposition des intervenants.
  • PHASE 4 : soutenir et pérenniser les résultats par la tenue d’actions/animations. Résultat : création de nombreux outils, animations, modules d’information, de formation + animation de ces modules.
  • PHASE 5 : phase « écho » : retour dans les classes sur les phases 2 et 3 afin d’évaluer la situation un an après.

Pour l’équipe, il était aussi important d’articuler le travail réalisé sur le plan local à une diffusion plus large des résultats. C’est pourquoi, en parallèle, une formation a notamment été mise sur pied à l’attention des enseignants, via le Conseil de l’Enseignement des Communes et des Provinces (https://www.cecp.be/). Cette formation a démarré en septembre 2018 et existe encore/se poursuit aujourd’hui. Par ailleurs, les panneaux synthétiques utilisés dans l’école Morchamps ont inspiré aussi d’autres écoles. Les outils ont été présentés et partagés à de nombreuses reprises (voir aussi notre page « Ressources »). L’équipe du CAL propose également des coachings aux écoles qui désirent mener leur propre projet « Mieux Vivre Ensemble à l’école ».

Les leçons tirées des difficultés rencontrées / les conclusions du projet sont les suivantes. Toutes tournent autour de l’implication des équipes éducatives ; ces équipes doivent pouvoir se mobiliser, dans la gestion des cours de récréation, autour de 4 points :

  • L’importance de créer des espaces de régulation : les règles, revues en profondeur ensemble, doivent être connues de tous et appliquées par tous. A ce niveau, il faut aussi pouvoir considérer le projet comme centré sur l’ensemble des usagers. Toute personne pénétrant la cour est concernée (les enfants, les enseignants, les parents, mais aussi tout autre utilisateur) …
  • La notion d’adulte « exemple » : les adultes sont des exemples pour les enfants et ont un impact sur la dynamique globale de l’école chaque fois qu’ils mettent en œuvre des comportements positifs, et les bonnes pratiques qu’ils exigent des enfants. A contrario, une attitude inadéquate discrédite durablement leur discours aux yeux des enfants.
  • L’attention au rapport avec le cadre et la hiérarchie : le projet d’établissement (revu et discuté ensemble aussi) doit être (re)connu, compris et soutenu/porté par tous.
  • L’importance de la communication et les exigences professionnelles : la capacité à pouvoir initier le dialogue doit être une exigence, et surtout pour l’équipe éducative. Des formations peuvent être mises en place dans ce sens.

Projet 4 : « Place aux mots » - ASBL Latitude Jeunes du Centre, Charleroi et Soignies

Ce projet s’est déroulé dans l’École Fondamentale annexée à l’Athénée Royal de La Louvière. L’objectif principal était d’améliorer le climat scolaire et de prévenir le harcèlement. Le projet se subdivisait en 4 axes :

  • La Couleur des émotions en maternelle sur l’implantation de la Rue du Temple (La Louvière) : il s’agissait là d’aider les plus petits à reconnaître les différentes émotions et de leur apprendre à les nommer en favorisant l’expression non-violente. A travers des histoires, de la musique, des jeux de coopération, des ateliers créatifs, des photolangages, des mimes, des mises en situation… les enfants ont réussi à mieux identifier, accepter, nommer et différencier les émotions, chez eux et chez les autres (2 fois par mois).
  • Place aux mots dès la 3e primaire sur l’implantation de la Rue de Bouvy (La Louvière) : espace formel de médiation durant les temps de récré (un midi par mois), espace réservé à la parole et à la résolution de conflits. Ici, faire appel à l’intelligence émotionnelle et collective des élèves, aider les enfants à retrouver la maîtrise des relations sociales, savoir être maître de ses émotions, apprendre à gérer les conflits sans violence… Utilisation de boîtes aux lettres dans lesquelles les enfants peuvent déposer au préalable ce dont ils veulent parler.
  • Animation sur la gestion positive des conflits dès la 4e année. L’idée était ici de sensibiliser les plus grands à la gestion positive des conflits et à la gestion des émotions.
  • Aménagement de la cour de récréation sur les deux implantations (maternelle et primaire) : en différentes zones : bleue (jouer au ballon en courant), orange (jouer en courant mais sans ballon), verte (jouer sans courir/zone calme), rouge (médiation).

A l’issue du projet, les changements étaient bel et bien perceptibles : moins de disputes, davantage d’entraide … Une règle et une charte ont aussi été élaborées avec les enfants. Des paniers de basket ont été installés, des bancs, un arbre à bisous pour les maternelles, un meilleur aménagement des cours en général… Les temps de midi ont été raccourcis car ils étaient trop longs et engendraient beaucoup de conflits. Aujourd’hui, c’est mieux cadré/structuré. Et l’école poursuit le projet.

Projet 5 : « Dessine-moi des espaces de récré-action… pour mieux vivre ensemble notre école ! » - Service de Sciences de la Famille de l’Université de Mons

Pour rappel, le projet montois soutenu par le Fonds s’intéressait à l’enseignement spécialisé de type 1, 3 et 8. Objectif : diffuser les principes de régulation, stimulation et pacification des espaces de récréation dans une vingtaine d’écoles de l’enseignement spécialisé.

Parmi ces écoles, on constate différents niveaux d’implémentation, dépendant de l’histoire de chaque école. Les 3 facteurs expliquant aussi ces différences sont : la cohérence et la consistance du projet pédagogique de l’école (la gestion de l’espace récré doit être intégrée dans le projet pédagogique), la cohésion de l’équipe éducative et l’aptitude de cette équipe à se mobiliser autour de la direction.

Les différents niveaux d’implémentation sont les suivants :

  • Dans 4 écoles (Péruwelz, Comblain-au-Pont, Andrimont, Visé), les changements sont superficiels et n’ont pas modifié les infrastructures scolaires ; vont-ils être maintenus ?
  • Dans 5 écoles (Ferrières, Arlon, Bertrix, Neufchâteau, Chimay), il y a des indices tangibles de changement (cours régulées, marquage au sol et équipement sommaire des zones) mais pas d’autres mouvements institutionnels (en dehors des modifications dans les cours).
  • Dans 6 écoles (Seraing, Philippeville (2), Anderlecht, Woluwe-St-Pierre, Liège), on retrouve les mêmes indices mais de façon + probante (matériaux durables + aménagement de la cour réfléchi en fonction du projet pédagogique) ; le projet s’étend aussi au-delà de la cour par la mise en place d’espaces de parole régulés et/ou de conseils d’éducation disciplinaire (espaces de citoyenneté et d’apprentissage des principes de la démocratie).
  • Dans 5 écoles enfin (Mont-sur-Marchienne, Erquelinnes, Leuze, Chimay, Verviers), le projet a été mis en place totalement et de manière lisible/accessible. Il a été intégré aux structures institutionnelles et se veut « reproductible » (notion d’écoles « vitrines » pouvant servir de modèles à d’autres et pouvant aussi « tutoriser » la mise en place du projet ailleurs, notamment par l’utilisation de vidéos ou de films – cf. ceux réalisés dans le cadre de l’émission « Une éducation presque parfaite »). Liens : https://www.telesambre.be/une-education-presque-parfaite-lecole-inclusive-et-sa-cour-de-recreation-0 ET https://www.telesambre.be/linclusion-fait-aussi-avancer-lenseignement-specialise-0.

Ces écoles « vitrines » existent donc bien. Pour l’équipe, le souhait était aussi de pouvoir associer cela à des modules de formation généraux (des conférences) et spécifiques. Des modules aussi soutenus par des ouvrages, comme celui paru en 2019, regroupant les 9 projets du Fonds : « Aménager la cour de récréation en un espace où il fait bon vivre », aux éditions Van In-De Boeck (https://www.vanin.be/fr/enseignement-fondamental/pedagogie/outil-pour-enseigner/la-collection/co-education). A noter : cet ouvrage a été diffusé lors du colloque du Fonds en 2020.

Il faut aussi noter concernant l’enseignement spécialisé qu’il permet la naissance de nouveaux outils, par exemple :

  • Les bulles proxémiques ;
  • Les post-it émotionnels ;
  • Les « crioirs » ;
  • Les rangs identitaires.

Voir aussi notre page « Ressources ».

Projet 6 : «Cultivons la non-violence» - AMO Le Déclic (Mouscron)

Objectif principal de ce projet : intervenir auprès des élèves de maternelle et de primaire dans le domaine de la violence scolaire, notamment en utilisant les outils de la CNV (communication non violente). Les enseignants sont formés et outillés pour la gestion de conflits (direction-enseignants-élèves), afin que chaque enfant puisse s’épanouir et trouver sa place dans l’espace collectif qu’est l’école, et plus particulièrement dans la cour de récréation. L’AMO travaille aussi pour ce projet en partenariat avec le Planning La Passerelle.

En 2016-2017, l’AMO est intervenue au sein de l’école communale de Luingne ; en 2017-2018 au sein de l’école libre du Tuquet. Cela représente 4 cours de récré. Le projet a, à chaque fois, suivi les mêmes étapes :

  • Présentation du projet à la direction ;
  • Recueil des idées des élèves sur leur « cour rêvée » ;
  • Collaboration avec l’équipe éducative ;
  • Contacts avec les parents ;
  • Réalisation.

Le bilan est très positif. En vrac :

  • Les enfants jouent ensemble et se mélangent davantage (âge, genre, etc.), ne s’ennuient plus et n’entrent plus en conflit ou nettement moins.
  • Ils ne se lassent pas du matériel même si l’idée est de le renouveler à terme.
  • Quelques ajustements ont bien entendu été faits (exemple des cerceaux, du coin « J’ai besoin de souffler », du coin « Résolution de conflit », du mercredi sans ballon, affichage d’un règlement dans les cours…).
  • La direction et les équipes restent motivées et le contact est maintenu avec l’AMO et le Planning.

Le projet a aussi fait des petits, puisque d’autres écoles ont demandé l’intervention de l’AMO. Le Planning La Passerelle est quant à lui présent chaque semaine dans les écoles, ce qui permet d’avoir des feedbacks réguliers. Le Déclic et La Passerelle sont donc toujours actifs dans les écoles avec le projet CNV. Les équipes vont maintenant aussi former à la CNV le personnel ALE travaillant dans les écoles. Par ce biais, le souhait est de toucher in fine tous les acteurs de l’école.

Projet 7 : « Récré’action – Récré’motion » Ecole libre Saint-Walfroy (Pin-Chiny)

L’objectif principal de ce projet était le suivant : optimiser l’espace en créant de nouveaux espaces afin que les enfants se retrouvent en situation d’action, de recherche, de créativité, de communication ou de repos. Ceci en leur offrant des structures et des matériaux riches en potentialités sur lesquels ils auront prise et qu’ils utiliseront à leur gré. Autres objectifs : réduire l’agressivité croissante ; répondre aux besoins fondamentaux des enfants. Le projet soutenu concerne 2 implantations, avec chacune une petite centaine d’élèves.

Différentes choses ont été mises en place sur les axes « citoyenneté », « épanouissement » et « sentiments/empathie » : des coins « tri des déchets », « jardinage », des espaces de rencontre et de partage, un projet de « parrains/marraines » des primaires vers les maternelles, des coins réflexion, réconciliation, dessin, lecture, etc. Une roue des sentiments, des banquettes-coffres de jeux, des tables de discussion… L’équipe a aussi participé à différentes journées de formation sur les cours de récré. Les parents ont aussi été très impliqués dans le projet, ainsi que les accueillants extrascolaires.

Deux espaces ont été créés, deux parties dans la cour : un espace où l’on peut se défouler et un espace « calme ». Il n’y a plus d’espace « ballon » en tant que tel, celui-ci a été intégré au 1er espace (mais plus de ballons « durs »). Des panneaux reprenant les règles définies ensemble, avec les élèves, ont été mis en place aussi. Des fresques murales ont été réalisées, pour la cour « calme » principalement. Mais les murs des deux cours ont été repeints, et des jeux muraux fabriqués (+ des peintures de jeux au sol). Dans la cour calme et devant les fresques, deux bancs ont été installés : un pour réfléchir et un pour discuter. Un car port a été monté, pour permettre aux enfants de s’abriter du soleil ou de la pluie (dans la cour « défouloir »). Des tables de pique-nique ont été placées, pour jouer, discuter, se poser. Des coffres ont été prévus pour le rangement des jeux. Un hôtel à insectes a été construit, ainsi qu’un espace « jardinage ». Deux cabanes ont été aménagées, la cabane de l’amitié et celle des intouchables.

Une des grandes qualités du projet aussi est qu’il a entièrement été rendu possible grâce à la participation bénévole de l’ensemble des partenaires : enseignants, parents, élèves, anciens élèves… Ce qui a permis d’utiliser le budget du Fonds pour le matériel. La volonté et la participation des parents est d’ailleurs une constante à mettre en avant dans de nombreux projets. A souligner aussi : l’importance de prendre en compte les auxiliaires de l’enfance/les accueillants extrascolaires.

Projet 8 : « Aménageons et structurons notre cour de Récré-Action pour mieux vivre ensemble ! » - IMP René Thône à Marcinelle

Avec le projet montois, 2e projet concernant l’enseignement spécialisé. L’objectif principal de ce projet était l’aménagement de deux cours de récréation imaginées et aménagées de façon collégiale entre élèves et équipe pédagogique (enseignement secondaire spécialisé – type 2 ; formes 1 et 2, d’où l’existence de 2 cours). Il concerne 170 élèves et 4 professeurs investis dans le projet (sur 60-70 professeurs au total). 

Grâce au soutien du Fonds, les zones dans les 2 cours ont pu être délimitées et créées :

  • Dans la cour des élèves de forme 1 : zones balle, d’expression, ludique, de repos et de réflexion.
  • Dans la cour des élèves de forme 2 : zone de sports de ballon, ludique, de course, fitness, de repos, de réflexion, d’expression et zone calme. Des îlots de verdure ont aussi été créés.

Les changements sont ici aussi importants. Et l’équipe est restée soudée du début à la fin du projet malgré les difficultés et les retards.

Les élèves suivants pourront s’investir aussi dans le projet puisqu’il faudra entretenir, repeindre, entretenir le jardin… D’autres projets voient le jour aussi (comme le projet « Ne tournons pas autour du pot ! » sur les toilettes à l’école – https://netournonspasautourdupot.be/)

Projet 9 : « Création d’une formation en « Gestion des espaces de récréation » reposant sur une méthodologie universitaire de prévention des violences – Expérimentation-évaluation-intégration » - ASBL Autour de l’Ecole à Liège

Pour rappel, le but de ce projet, qui concernait les écoles communales et centres de jeux de la Ville de Liège, était la création d’une formation en « Gestion des espaces de récréation » reposant sur une méthodologie universitaire de prévention des violences (expérimentation-évaluation-intégration). 52 écoles de la Ville ont été interrogées, 30 se sont portées volontaires pour le projet et 9 ont été retenues. Les 9 sont des écoles fondamentales de la Ville de Liège (certaines spécialisées) ou des centres de jeux (les profils peuvent être très différents). L’idée est d’étendre le projet ensuite aux autres écoles, aux autres pouvoirs organisateurs et réseaux, via des fiches techniques, des fiches « outils » (notamment). A ces 9 écoles, il a été proposé d’expérimenter 4 grands piliers : la structuration spatiale, le travail sur les règles et les sanctions, l’introduction d’espaces de parole régulée et enfin les Conseils de discipline (cf. travaux de l’UMons). L’équipe a cependant renommé les deux derniers items pour mieux refléter ce qui a été fait localement : libérer la parole en travaillant sur l’intelligence collective et gérer les comportements inadéquats et les conflits.

A la différence des autres projets, le projet liégeois s’est concentré spécifiquement sur les auxiliaires d’éducation, ou accueillants extrascolaires, qui sont les acteurs passant in fine le plus de temps dans les cours de récré. Pour l’équipe, une reconnaissance et une revalorisation de cette fonction est nécessaire. Elle a donc énormément travaillé avec les accueillants, et la remise en contact de ceux-ci avec les autres acteurs scolaires (élèves, enseignants, directions…). Cela a pu se faire notamment grâce aux Conseils de Citoyenneté. Lors de ce moment, un « accompagnateur pédagogique » (autre spécificité du projet) restait dans la cour pour permettre aux auxiliaires de participer aux Conseils. C’est un aspect très positif mais la question de la pérennité de cette pratique se posait. L’importance de cette fonction a été relayée au pouvoir organisateur. L’équipe a travaillé également un autre aspect. Dans les écoles de la coordination ATL liégeoise, il existe une formation obligatoire pour les accueillants. Un dossier a été introduit auprès du CPEONS (Conseil des Pouvoirs Organisateurs de l’Enseignement Officiel Neutre Subventionné) afin de pouvoir la généraliser. Le module proposé (40 périodes) abordera :

  • L’observation et l’analyse de l’espace de récréation.
  • L’identification des principales difficultés rencontrées dans les espaces de récréation.
  • La conception d’un environnement sain et sûr pour le bien-être des enfants.
  • Le développement d’une communication bienveillante avec les enfants, les enseignants et les parents.
  • La mise en œuvre de stimulations et/ou d’animations qui permettent l’autonomie et le développement global de l’enfant quel que soit son âge.

Une brochure a aussi été envisagée, composée de fiches-actions (bonnes pratiques identifiées dans les écoles) classées soit par thématique, soit par personne porteuse du projet (direction, enseignant, auxiliaire…).

Le 4 février 2020, le Fonds a organisé au Palais des Congrès de Liège un colloque  intitulé « Les espaces récré sont repensés ! Place à la citoyenneté, l’épanouissement et l’empathie. » Le colloque, complet, a réuni 500 personnes autour du réaménagement des cours de récré. Parmi les nombreux intervenants, nous avons pu notamment accueillir Edith Maruéjouls, Docteure en géographie du genre, Directrice de l’Atelier Recherche OBservatoire Egalité.

Plus d’informations dans le Cahier du Fonds n°27 « Les espaces récré repensés « .